Dans la tradition, l’achillée millefeuille, par sa blancheur, est la plante qui symbolise la clarté irradiante en ces jours de solstice d’été, les plus longs de l’année. Mais ce n’est pas tout. Elle est aussi employée pour ses nombreux bienfaits sur la circulation ou en cas de fatigue.
Le solstice d’été : une fête de la lumière et du troisième monde
Notre santé est en lien permanent avec les trois mondes qui nous entourent. Telle est la pensée du druide qui garde à la fois les yeux levés vers le ciel et qui n’oublie jamais la terre qui le porte. Et quand il marche, il regarde devant lui, à la recherche du sens du troisième monde, c’est-à-dire du monde blanc, le Gwenved, le siège des âmes, l’énergie de toute énergie.Pour se représenter cette énergie féconde dans le temps, le druide fête le solstice d’été – cette année le 20 juin – la période la plus lumineuse de l’année, la plus « solaire ». Pour lui, elle exprime la splendeur éclatante de toute imagination de lumière : le tout est dans le tout.
Le blanc est à l’honneur
Comme la vague qui se renverse, l’année, elle aussi, va donc basculer au solstice d’été et sortir peu à peu de sa blancheur lumineuse pour migrer ensuite jusqu’au fond le plus sombre des nuits de Samain.Cette cérémonie du solstice d’été a une telle importance qu’elle peut durer la nuit entière, dans l’attente du lever de ce soleil flamboyant, le plus puissant de l’année.
Comme pour nous tout est symbole, c’est donc naturellement de blanc que sera marquée cette période.
Nous pouvons facilement nous représenter cette couleur claire parce qu’il existe aussi le sombre, sa complémentaire. Pour le druide, en effet, il n’y a pas de vision manichéenne, pas de vérité définitive. Il en sera de même dans notre approche thérapeutique, qui doit être globale, mais doit toujours accepter d’être remise en cause. La santé n’est pas un droit, l’homme reste toujours humble.
C’est dans cette partie lumineuse que s’installe le temps des dieux, correspondance qui nous vient de loin car, dans la plupart des langues indo-européennes, le blanc est le monde du jour, le siège des dieux, le rapport divin-diurne. D’ailleurs, la puissance de ce symbole se retrouve dans la couleur de notre saie, le vêtement que porte le druide, de couleur blanche, la couleur sacerdotale.
De même, Beliokandos, le nom gaulois de l’achillée millefeuille, fait lui aussi référence à la blancheur symbolique de la plante, considérée comme sacrée, reliée au dieu Belenos. La couleur blanche immaculée de sa fleur représente le plus ultime des passages que toute forme devra prendre un jour. Car pour les Celtes, toute âme prendra le chemin du Gwenved (littéralement le monde blanc).
L’achillée millefeuille, l’herbe aux coupures, une plante ancestrale
L’achillée millefeuille, que l’on appelle souvent l’achillée ou encore le millefeuille, est traditionnellement appelée : herbe du charpentier, herbe aux coupures ou herbe de la Saint-Jean. C’est une plante très fréquente qui vit longtemps, à rhizome, avec des feuilles caractéristiques, divisées et velues. Elle fleurit de mai à août, ses fleurs sont blanches avec un cœur jaune. Les sommités fleuries, parties que l’on récolte, ont une belle odeur aromatique ; on les conservera bien à l’obscurité.
Dans l’Antiquité, elle était employée comme anti-inflammatoire, grâce aux feuilles fraîches ou séchées dans du vinaigre, également efficace dans les douleurs dentaires et les saignements de nez. Préparée en infusion dans de l’eau salée, elle a permis de soigner les blessés. Elle a également été essayée comme antitumoral. Ses graines étaient rajoutées dans les tonneaux de vin pour en améliorer la conservation.
Fatigue, troubles gastriques ou problèmes circulatoires
Aujourd’hui elle est utilisée comme tonique, antispasmodique, hémostatique, vermifuge et cicatrisant.
En usage interne, on en prépare en infusion efficace dans les cas de fatigue générale, de spasmes digestifs, de troubles gastriques, dans les douleurs de règles, dans les troubles de la circulation, dans certaines névroses. On peut aussi la proposer en teinture-mère, Achillea millefolium TM.
Pour préparer une infusion d’achillée millefeuille
Prendre 2 cuillerées à soupe de sommités fleuries et les placer dans 1 litre d’eau chaude. Il faut laisser infuser pendant 3 minutes, puis bien filtrer. Boire 3 tasses par jour avant les repas.
En homéopathie : elle est proposée dans les varices congestionnées ou douloureuses. Millefolium 5 CH granules : prendre 5 granules 5 fois par jour en cas de douleurs persistantes, en association avec le traitement habituel.
Contre-indications : attention cependant, elle est contre-indiquée chez la femme enceinte et allaitante, chez les enfants, chez les patients qui ont un traitement anticoagulant ou chez les sujets allergiques. Elle présente aussi des risques de photosensibilisation si les traitements sont trop prolongés.
Un bain contre les hémorroïdes et les rhumatismes
En usage externe : elle est efficace comme vulnéraire, c’est-à-dire en cas de blessure ou de traumatisme. Elle est utile comme cicatrisant ou pour calmer les hémorroïdes. Elle a aussi une action antirhumatismale.Elle peut être associée au millepertuis ou au calendula.
Contre-indications : attention cependant, elle est contre-indiquée chez la femme enceinte et allaitante, chez les enfants, chez les patients qui ont un traitement anticoagulant ou chez les sujets allergiques. Elle présente aussi des risques de photosensibilisation si les traitements sont trop prolongés.
Pour préparer une infusion à usage externe
À placer dans un grand bain, comme calmant et régulateur de la circulation. Prendre une poignée de feuilles ou de fleurs, sèches ou fraîches, et les faire infuser pendant 15 minutes dans ½ litre d’eau bouillante. Bien filtrer et mélanger dans le bain chaud.
Cette astuce vous protège de vos ennemis
Cette plante est souvent citée pour se protéger des mauvais esprits. Pour cela, il faut suspendre des tiges, installées au plafond, au centre de la maison et dans les écuries dès le mois de mai.
Il existe aussi des liqueurs de tiges à boire pour interroger les oracles.
Enfin, en Bretagne, il arrivait que les anciens placent discrètement un sachet de millefeuille sous le cercueil d’un être qui venait de décéder, une personne qui leur faisait peur ou encore qu’ils n’avaient pas aimée dans la « vraie vie ». Ils savaient qu’ainsi ils l’empêcheraient de venir les perturber !