S’il est une plante « druidique » que tout le monde connaît, c’est bien la sauge officinale, Salvia officinalis. Pourtant, il faut apprendre à la reconnaître car saviez-vous qu’il existe plusieurs centaines d’espèces de sauge.
La sauge officinale possède de grandes vertus mais il faut savoir l’utiliser! Ainsi faut-il d’emblée attirer l’attention sur le caractère toxique de l’huile essentielle qu’il faut employer, en usage interne, uniquement sous contrôle médical strict.
Nous connaissons précisément l’usage aphrodisiaque qu’on faisait de la plante dans l’Antiquité. Les druides, quant à eux, l’employaient contre la toux, les rhumatismes, les fièvres et pour favoriser la conception. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Dans le premier monde, celui du corps
Dans le premier monde, pour la santé du corps, on reconnaît à la sauge des propriétés toniques, digestives, stimulantes, anxiolytiques légères et calmantes de la toux. Elle permet aussi de lutter contre les règles douloureuses, de soulager les bouffées de chaleur de la ménopause et, par son action œstrogénique, d’avoir un rôle de régulateur hormonal sur la sphère urogénitale féminine.
Dans le second monde, celui de l’esprit
Mais, en se souvenant maintenant que chaque plante a des propriétés dans les trois mondes, la tradition propose au druide, dans le second monde, d’employer la sauge en fumigations pour purifier les lieux rituels, pour désinfecter les habitations, lorsqu’un malade y a longtemps séjourné. On dit aussi que la sauge favorise les rêves prophétiques suggérés aux vivants par les esprits.
Dans le troisième monde, celui de l’âme
Dans le troisième monde, la sauge participe au transport des âmes : on parle alors de son rôle psychopompe.
Ainsi, un patient qui prend de la sauge constatera une amélioration de son état physique mais pas seulement. Il se sentira relié plus facilement aux autres mondes, envahi d’une force nouvelle qui l’installera dans un autre univers « connecté ».
Deux manières d’utiliser la sauge
à usage interne
Pour préparer une infusion de sauge : Prendre 20 g de feuilles et de fleurs et laisser infuser pendant 10 minutes dans 1 litre d’eau bouillante. Boire une tasse matin, midi et soir, en traitements courts.
à usage externe
Pour préparer une décoction de sauge : Jeter une poignée de sommités fleuries dans 1 litre d’eau. Laisser bouillir pendant 10 minutes, bien filtrer. Comme antiseptique et cicatrisant, et en gargarismes contre les inflammations buccales.
Pascal Lamour
Le soin par les plantes, une médecine à part entière
La prescription des plantes s’organise en prenant en compte les paramètres des différents mondes, non pas pour guérir mais pour soigner. Cette vision traditionnelle et spirituelle de la maladie doit toutefois conduire à une prise de distance. C’est donc en tant que pharmacien que je fais le tri entre ce qui résulte d’une application sensitive et des connaissances scientifiques, plus contemporaines. Il s’agit de vérifier l’usage des plantes pour s’en servir avec certitude. On pourra dès lors exécuter le soin d’une manière reproductible, avec les dosages précis que nous permettent désormais les différentes formes galéniques : gélules, huiles essentielles, compte-gouttes précis, etc. La phytothérapie ne se pense pas comme une médecine douce mais une médecine à part entière et, contrairement à ce que l’on pense souvent, des plantes absorbées sans raison médicale, sans connaissance, peuvent avoir des effets irréversibles sur la santé, y compris des plantes consommées fréquemment comme la sauge, la réglisse, ou le tussilage…
