Pascal Lamour



La symbolique des plantes et son rôle dans le « soin »

De nos jours, lorsqu’on utilise les plantes, c’est pour traiter une maladie du corps ou de l’âme (dépression). Au temps des druides, on utilisait leurs vertus dans le même but, mais pas seulement… Les plantes étaient aussi des guides spirituels, capables d’indiquer au malade les bonnes décisions à prendre pour se soigner ou mieux comprendre le déséquilibre à l’origine de la maladie. Bienvenue dans le symbolisme des plantes…

Les plantes, ces ponts entre les mondes…

Dans l’Antiquité, nos ancêtres druides ne plaçaient pas la personne humaine au centre de tout ; ils l’intégraient dans la marche de la grande roue du monde, avec les végétaux, les animaux et les minéraux : c’est la force motrice, où tout doit être en équilibre. Les druides d’hier et d’aujourd’hui reconnaissent trois mondes : le monde du corps, de la terre ; le monde des esprits, de l’eau ; et le monde des âmes, du ciel.

Toute évolution est donc concernée par une transformation sur les trois plans, y compris le processus de guérison d’un malade. Chacun doit trouver son équilibre afin de parcourir ces trois univers et parvenir à la fin du cycle pour le recommencer : on parle de métamorphose. Mais, pour franchir le monde des esprits et parvenir à celui des âmes, il faut d’abord être en bonne santé dans le monde du corps. Les plantes jouent un rôle fondamental dans les trois règnes.

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Elles soignent le corps

Dans le premier monde, on soigne donc le corps, et là, les plantes sont appréciées uniquement pour leur action thérapeutique. C’est notre médecine traditionnelle, appliquée suite à un diagnostic précis. On peut citer la sauge officinale comme tonique, digestif ou anxiolytique léger ; la verveine officinale comme sédatif, antispasmodique, digestif, galactogène, expectorant ; le bouleau comme diurétique ou comme dépuratif ; le pissenlit comme diurétique, dépuratif, cholagogue. Il faut rester vigilant en cas de contre-indications et tenir compte d’effets secondaires éventuels. C’est aussi la médecine des pierres et des métaux.

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Elles protègent de la maladie

Dans le second monde, on se met en lien avec celui des esprits, relié au monde de l’eau : c’est l’acte magique. On demande aux esprits d’effectuer une action qu’un humain ne peut pas réaliser : une action de protection, de prévention, ou une information concernant un diagnostic ou une maladie. Ici les plantes ne sont pas absorbées mais diffusées en fumigations ou disposées dans les habitations. C’est aussi la médecine des fontaines, c’est le pays des lavandières et des sirènes.

  • C’est le cas du gui, récolté à la Samain, au 1er
  • De même, l’aubépine, arbre de mai, entrera dans le symbolisme de Beltan, fête de mai.
  • Ainsi, la fougère mâle dont la racine sombre, le rhizome, circule comme un vaisseau dans la terre souterraine des korrigans, et que l’on récolte à Samain, au 1er
  • Le pissenlit est associé symboliquement à Brigantia, fêtée le 1erfévrier et liée à la lustration (purification rituelle) et à la lactation. Dans la tradition, sa sève blanchâtre suggère la laitance de la terre nourricière.
  • Le houx fragon, la sauge, la valériane, pour lutter contre les esprits de la calomnie, protéger les habitations, les hommes et les animaux.
  • Le bouleau, les bruyères, le pissenlit, la verveine pour se protéger des maléfices, consacrer les autels, décrypter les messages des trépassés…
  • Ce sont le saule et l’ortie pour chasser les vampires et protéger les troupeaux.
  • Le lierre grimpant ou le sureau permettent d’éviter les cauchemars ou de conjurer les malédictions.

La tradition de placer du gui dans sa maison, au solstice d’hiver, sous lequel passeront les amoureux, est directement issue de ce concept. De même les épis de blé, à Lugnasad, le 1er août. Je le rappelle, ici les plantes ne sont pas absorbées

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Elles rééquilibrent l’énergie vibratoire

Le troisième monde s’intéresse à la santé de l’âme, siège de la lune et du soleil. Les plantes se concentrent en principes actifs, elles s’enrichissent en substances utiles et, par la chaleur de l’astre, elles seront séchées pour faciliter la conservation et permettre la transition des substances efficaces, au moment de leur extraction. C’est cette chaleur qui permet aux essences, volatiles, de migrer et de « quitter » la plante pour offrir ses bienfaits. Les plantes du troisième monde comme l’if, ou la belladone ou encore la jusquiame… sont excessivement difficiles à manipuler. N’atteint pas le monde de l’âme qui veut !

Heureusement, la pharmacopée contemporaine propose des formes diluées telles que l’homéopathie (dilutions infinitésimales) ou les fleurs de Bach : l’énergie vibratoire, déjà approchée par les druides, trouve dorénavant ses applications. On peut y adjoindre l’alchimie et la médecine spagirique…

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